Qu’est-ce que le burnout
Un peu d’histoire
Le concept de burnout, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a été introduit par Herbert J. Freudenberger, psychiatre américain, qui s’est trouvé touché par ce syndrome, dans les années 70 alors qu’il travaillait à New-York dans une clinique auprès de toxicomanes.
Dans les années 90 le personnel aidant, médecins, travailleurs sociaux commencent à parler ouvertement dans les médias du burnout.
A partir des années 2000 la parole se libère chez tous les actifs.
Le burnout est reconnu depuis 2016 comme maladie professionnelle par l’OMS avec une entrée en vigueur au 1er janvier 2022.
Comprendre le burnout
Le burnout est le point d’effondrement qui survient à la fin d’un long processus insidieux et progressif, qui s’installe sans que la personne en prenne conscience. C’est une des raisons pour lesquelles il est difficilement observable en amont : les personnes peuvent être sourdes à ce qui s’opère en elles, pendant des mois voire des années.
Elles se consument à petit feu sans en avoir conscience.
C’est souvent l’entourage qui alerte en premier lieu, sans être écouté.
Le burnout est la conséquence d’un épuisement mental (psychique), émotionnel et physique, résultant d’un stress chronique prolongé dû à différents facteurs comme :
- une surcharge de travail et ou mauvaise gestion du temps
- trop d’investissement et d’attente envers le travail
- un manque de moyens pour accomplir un travail à la hauteur de nos exigences
- un manque de reconnaissance
- un manque d’épanouissement
- problèmes relationnels
- une pression permanente
- une perte de sens suivi d’une dissonance émotionnelle
- un déséquilibre entre les contraintes et les ressources internes et externes
Fatigue massive, large, intense, physique et psychique non
isolée : accompagnée de symptômes comportementaux : troubles du caractère,
irritabilité, souvent banalisés mais qui expriment le processus.
Il est difficile à diagnostiquer car ses symptômes sont variés et non spécifiques contrairement à la dépression qui a de vrais marqueurs.
La différence principale c’est qu’une personne qui va faire un burnout est dans la productivité, comme un hamster dans sa roue, elle court, elle court, elle court, alors que le dépressif se sent complètement accablé, dans une absence totale de motivation.
Le burnout génère un sentiment d’impuissance, de détachement, de culpabilité à ne plus être efficace malgré l’acharnement.
C’est comme un hurlement intérieur silencieux qui dit stop, et paradoxalement, les personnes continuent à se surcharger, à se sur solliciter. Elles n’écoutent pas les signaux, n’arrivent pas à se dire non à elles-mêmes ni aux autres, à se poser des limites par rapport à leur engagement au travail, voire à un sur engagement, qui est l’un des signes du processus.
Elles ne parlent pas de ce qu’elles vivent et ignorent ce que leur entourage leur dit, car elles ne se reconnaissent pas et n’acceptent pas.
Leur comportement ne ressemble ni à l’image qu’elles se font d’elles-mêmes, ni à leur parcours, elles ont le sentiment de faillir à travers l’acceptation de leurs symptômes.
Le premier pas essentiel est d’accepter la situation, accepter d’avoir besoin d’aide.
Le profil des personnes touchées
Tout le monde peut faire un burnout.
Néanmoins, les personnes les plus à risques d’être touchées sont en général dans le contrôle, la réussite, le perfectionnisme, une certaine rigidité, une intolérance à l’imprévu ou à l’incertitude, le besoin d’être aimées et reconnues (incapacité à dire non), une estime de soi fragile.
Elles sont combatives et montrent une volonté de fer pour prendre sur elles sans se ménager, au profit de la tâche à accomplir.
Elles sont engagées, ont tendance à se surpasser et privilégier la performance au détriment de leurs besoins et de leur bien-être.
Très résistantes à l’effort que demande leur investissement professionnel, elles poussent leur limite de résistance de manière importante, elles ressentent une fatigue massive quand c’est trop tard, quand elles s’effondrent.
Détecter les signes du burnout
Pour prévenir le burnout et ses effets dévastateurs, il est crucial de détecter les symptômes le plus tôt possible afin d’être en mesure de l’enrayer au plus vite.
Se remettre d’un burnout peut prendre des mois, voire des années et laisser des séquelles physiques, cardiovasculaires et neurologiques.
Voici quelques signes qui annoncent le processus d’épuisement en cours et peuvent vous alerter :
- Repli sur soi
- Difficulté à collaborer
- Epuisement physique
- Stress chronique,
- Troubles du sommeil,
- Rumination
- Troubles musculo-squelettiques, digestifs, cardiovasculaires
- Perte d’estime de soi, de confiance en soi, culpabilité
- Détachement,
- Frustration, cynisme, agressivité, irritabilité
- Migraines, douleurs, problèmes de peau, maladies diverses (perte d’immunité)
- Anxiété,
- Troubles de la mémoire, difficulté de concentration
- Négativisme
- Vous redoublez d’efforts et pourtant vous manquez d’efficacité…
- Perte d’identité : vous ne vous reconnaissez plus
Assèchement émotionnel : n’est plus capable de donner, ne ressent plus d’émotion,
ni la qualité des relations qu’elle entretient avec son environnement.
Déshumanisation : attitude cynique avec les collègues, regard acerbe sur le métier et l’intérêt
de sa fonction, n’est plus véritablement maitre de ses actions.
Perte d’efficacité professionnelle et personnelle : ne plus être capable d’effectuer un travail
de qualité comme avant, avoir l’impression de fonctionner comme un robot, ne plus être véritablement maître de ses actions.
Les symptômes évoluent en fonction du stade du burnout.
Quelques pistes pour éviter l’épuisement professionnel
En burnout le temps est compressé, comme raccourci, avec le sentiment qu’on est dans une course folle et qu’on n’y arrive jamais.
Renoncer AU tout pour ne pas s’effondrer, ne veut pas dire renoncer À tout.
- Accepter de s’arrêter (sans le vivre comme un échec), accepter de déposer les armes
- Se recentrer sur soi, reprendre contact avec soi même
- Identifier les sources de stress,
- Préserver un équilibre privé / professionnel
- Prendre du recul et lâcher prise,
- Déléguer, savoir dire non et poser des limites,
- Identifier et écouter ses besoins
- Accepter de d’abord répondre à ses propres besoins avant ceux des autres
- Etablir et hiérarchiser ses priorités, cloisonner l’espace et le temps,
- Se relaxer et gérer son stress
- Gérer ses émotions,
- Renoncer à la perfection
- Etre indulgent envers soi, prendre soin de soi, écouter son corps
- Observer et comprendre les dissonances cognitives et émotionnelles : s’arrêter sur les émotions ressenties dans certaines situations qui nous éprouvent, sur l’adéquation entre la situation vécue,
l’émotion qu’on ressent et la pensée qui nous traverse - Avoir une bonne hygiène de vie (sport, nature, alimentation, sommeil, lien social, loisirs),
- (Re)trouver du sens,
- Se poser les bonnes questions quant à notre engagement familial et professionnel sans culpabilité.
Les formes de burnout et leurs conséquences
Plusieurs formes d’épuisement sont aujourd’hui identifiées comme affectant l’équilibre émotionnel, physique et mental.
Burnout professionnel
L’épuisement professionnel résulte d’un stress chronique.
Burn in
Bore out
Brown out
Ces 4 syndromes peuvent s’articuler les uns avec les autres mais n’apparaissent pas tous systématiquement successivement ou parallèlement.
Ce qu’ils ont en commun c’est qu’ils sont animés par un processus d’épuisement émotionnel et psychique et par une dissonance émotionnelle et cognitive, en particulier pour le brown out.
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Le burnout parental ou familial
Le burnout professionnel peut avoir des conséquences sur la vie personnelle et il peut se cumuler avec un burnout parental.
Ainsi des parents en burnout se sentent stressés et dépassés par les multiples casquettes qu’ils endossent au quotidien et l’exigence de jongler entre une vie professionnelle, une vie de couple, une vie de famille, une vie sociale, …
Une charge mentale trop importante et un déséquilibre entre leurs ressources et les facteurs de stress, leur donne envie de tout plaquer, entraine une distanciation affective avec leurs enfants, une perte d’efficacité et d’épanouissement dans le rôle de parent et un fort sentiment de culpabilité « je suis un mauvais parent ».
Parfois en plus des enfants il y a aussi les parents âgés à gérer, toujours assurer, sur tous les fronts, « parce qu’on n’a pas le choix », et tendre à le faire à la perfection, vous vide de votre énergie et de votre envie.
Quelques signes :
- irritabilité,
- sur réaction,
- violence verbale,
- ne supporte plus leurs enfants,
- se sentent seuls, ne savent pas quoi faire,
- ressentent une violence en eux,
- ras le bol général
Pistes pour se sortir du burnout parental :
Accepter de fonctionner autrement que comme on a toujours fait jusqu’à présent.
Apprendre à reconnaitre ses besoins, à revoir ses priorités et à gérer son temps différemment pour garder des espaces pour soi.
Accepter de lâcher :
- nos attentes imaginaires envers nous-mêmes : canaliser le perfectionnisme
- notre rôle de parent,
- la notion de famille idéale,
- tout ce qu’on peut projeter qui est infaisable dans la réalité,
- le contrôle, la rigidité
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Les stades du burnout
Le burnout n’arrive pas du jour au lendemain, la personne reçoit de nombreuses alertes physiques, émotionnelles et mentales, le plus difficile est de les écouter et de s’honorer suffisamment pour en tenir compte.
Stade 1 – stress et douleurs
Le stress chronique et incontrôlable est la première alerte, il s’accompagne souvent de fatigue inhabituelle, de douleurs physiques ponctuelles, de symptômes auparavant absents, votre corps vous alerte.
Stade 2 – le déni
Vous luttez contre le processus d’épuisement en mettant en place des stratagèmes pour ignorer les signaux d’alerte de votre corps et de vos émotions, vous apprenez à vivre avec, vous vous adaptez tant bien que mal car vous refusez votre état.
Vous répondez aux symptômes en les associant à un contexte rationnel : « mes insomnies viennent de mon changement de poste au travail, c’est normal ça va passer, ça ira mieux plus tard ».
Vous ne les associez pas au burnout dont vous ignorez être la proie.
Vous vous habituez à vivre avec vos souffrances physiques et mentales qui pourtant se multiplient et s’intensifient.
Vous adoptez des stratégies « de pansement » pour tenir le coup : plus de sport, de la relaxation, s’imposer des cadres de vie rigides alors que, étant dans un processus d’effondrement, vous n’êtes plus en mesure de supporter cette rigidité.
Irritabilité, perte de mémoire, difficulté à se concentrer, manque d’empathie, vous vous sentez parfois submergé(e) par vos émotions et n’y prêtez pas attention.
Vous pensez que cela va passer, de toute façon il faut continuer à avancer, pas le choix, et puis …vous n’êtes pas de ceux qui s’écoutent et pleurent sur leur sort.
Vous résistez. Cela peut durer plusieurs années…
Vous trouvez des béquilles qui n’ont aucun lien avec la source du problème mais vous aident à tenir le coup.
Vous optez pour des stratégies de réponse non adaptées, dans le sens où elles vous empêchent d’avoir une vision générale de la situation, c’est comme si vous couriez dans un tunnel en regardant vos pieds.
Vous boitez mais vous avancez encore.
Stade 3 – isolement et culpabilisation
Et puis votre corps se rapproche de la limite de ses capacités de résistance.
Vous ne vous reconnaissez plus, vous êtes épuisé(e) jour et nuit, vous dormez mal et trop peu, les vacances n’ont aucun effet bénéfique.
Vous devenez cynique alors que ce n’est pas votre tempérament, vous n’arrêtez pas de cogiter, vous vous isolez.
Vous perdez pied et faites comme si tout était encore sous contrôle.
Vos performances sont réduites et vous culpabilisez, tout vous demande plus de temps donc vous faites des heures supplémentaires ou alors vous cherchez à fuir (arrêts).
Vous vous dévalorisez car vous vivez très mal le fait de ne plus être ni efficace ni compétent(e).
Vous êtes irritable, négatif, pour vous protéger vous vous coupez de vos émotions, devenez froid(e), vous perdez votre joie de vivre, vous être un peu moins « humain ».
Vous souffrez physiquement, votre corps vous envoie de forts signaux. Il vous demande de prendre soin de vous.
A ce stade vous rampez… mais vous avancez encore…
Stade 4 – effondrement
Enfin, c’est le point de rupture, votre organisme capitule devant les facteurs d’agression.
Vous êtes vidé(e) de l’intérieur et à l’extérieur vous avez fait le vide aussi. Tout est en place pour l’effondrement.
Vous êtes en pilote automatique, complètement déconnecté, incapable de réfléchir, de prendre une décision, ou simplement de lire, tout vous parait insurmontable et vous vous mettez en surprotection, vous vous sentez constamment agressé, stressé, angoissé, vous pouvez avoir des accès de déprime et développer des maladies chroniques.
A ce stade votre corps et votre cerveau ne régulent plus rien, ils stoppent tout pour vous contraindre à arrêter « d’avancer coute que coute ».
Dans certains cas, ici, vous endommagez votre santé de façon irréversible.
Il est indispensable de voir un médecin dès les premiers signes d’épuisement pour poser un diagnostic et être suivi(e).